— par David Lee
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Je vis à New York depuis près de 10 ans et n’ai rien fait de « touristique » pendant tout ce temps. Pourtant un mardi matin, je me suis retrouvé dans la ligne d’attente de l’ « Observatoire mondial », la dernière attraction touristique de la ville. Comme je me promenais autour du pont à 360 degrés, j’ai découvert New York à partir d’un point de vue que je ne l’avais jamais vu avant. Je ne pouvais qu’être impressionné de la manière dont cette ville avait été « cultivée » depuis environ 1500. Les sommets des bâtiments et des structures que je voyais depuis le sommet de One World Trade n’étaient que l’ombre de ce qui se passait dans ces bâtiments. New York City représente beaucoup de ce que cela signifie que d’être humain.
Dans la Genèse, nous voyons que Dieu a créé le monde et l’a appelé bon. Pourtant, il n’en est pas resté là. Il a appelé l’homme, comme porteurs de l’image de Dieu, à faire partie de son oeuvre en nous donnant la responsabilité du mandat culturel (« remplissez la terre et soumettez-la »). En regardant la ville, je ne pouvais pas m’empêcher de voir à quel point elle avait été découverte, préservée, développée et améliorée grâce à tant de créativité. En ce sens, j’avais sous-estimé le caractère unique de New York. Ainsi, une grande partie de ce que cette ville est souligne la présence de l’ultime Dieu Créateur et providentiel.
Avec cette nouvelle perspective sur la ville et avec un œil plus sensibles aux empreintes de Dieu dans tout ce qui fait de New York ce qu’elle est, j’avais hâte de retourner vers la rue et de commencer à marcher dans les quartiers que je voyais de ma haute perspective. Dans une ville pleine de la gloire de Dieu, je devais trouver l’art et la beauté tout autour de moi. Qu’est-ce que je pourrais voir ? Comment pourrais-je le voir ? Et qu’allaient-ils indiquer ? Les images et les réflexions suivantes sont ce qui venait de prendre le temps de ralentir dans une ville qui ne dort jamais, pour voir les œuvres du Créateur reflétées dans la ville de lumières.
L’art m’a aidé à ouvrir cette nouvelle fenêtre et à regarder la culture et le monde autour de moi comme faisant partie de l’œuvre cosmique du Christ.
Une fois décidé de « prendre le temps », je commençais à voir les choses différemment. L’émerveillement et l’imagination ont commencé à inonder mes sens et j’ai vu la ville comme le « théâtre magnifique, l’atelier, le terrain de jeu de notre Père céleste. » Ce faisant, je me suis aperçu que j’avais regardé la culture de la ville comme étant un domaine distinct du sacré. J’avais inconsciemment classé beaucoup de ces choses « urbaines » comme irrémédiablement entachées par le péché, hors de portée de la grâce. En faisant ainsi, je tronquais l’Évangile en diminuant le travail cosmique de Jésus-Christ.
L’art m’a aidé à ouvrir cette nouvelle fenêtre et à regarder la culture et le monde autour de moi comme faisant partie de l’œuvre cosmique du Christ. Alors que je marchais dans la ville, j’ai vu l’art partout où j’allais. J’ai été attiré hors de moi-même pour voir quelque chose de plus large et plus profond que ce que mes mots peuvent exprimer.
Je suis par exemple tombé sur cette oeuvre d’art structurel dans High Line Park tout en jouant le rôle de guide pour un ami qui était en visite. Nous nous sommes arrêtés et avons commencé à prendre des photos presque instinctivement sans d’abord évaluer si nous avions réellement aimé les œuvres d’art. Ce fut seulement après que nous avons tous deux commencé à réfléchir à l’« émerveillement ». Nous étions tous les deux attirés par l’idée que l’art semblait nous inciter à regarder dans la ville autrement, comme à travers une nouvelle fenêtre. Et si vous avez pris le temps de le faire, que vous pourriez être surpris de ce que vous pourriez trouver dans une ville comme New York.
Comme je me promenais dans les rues de New York un thème particulier a commencé à prendre forme dans ce que je voyais. Le caractère allusif de l’art (dont parle Calvin Seerveld) devint évident. Si tel était le cas, l’art qui attirait en permanence mon oeil faisait allusion à une expérience humaine plus profonde que la simple production artistique. L’art semblait alors devenir une aide, rendant les mots plus puissants, évoquant une émotion plus profonde que les mots eux-mêmes ne pouvaient le faire.
La ville dans son ensemble est devenu l’art montrant la bonté de la création, le brisement de la chute et l’espoir de la rédemption apportée par Jésus-Christ
Ce qui a rendu de l’art que j’avais vu encore plus puissant et allusif était ceci. C’est de l’art qui avait surgi en réponse à l’attaque de Paris (novembre 2015) quelques semaines auparavant. Les gens de New York, et du monde entier s’étaient ralliés autour de cette terrible tragédie pour montrer le soutien et l’encouragement à une ville dans la douleur. Toutes sortes de gens se sont arrêtés pour admirer les mots sur l’écran et ont pris un moment pour réfléchir avant de prendre une photo à leur tour. Il y avait un sentiment qui régnait : ils désiraient désespérément que mots puissent être vrai car ils n’avaient rien d’autre à offrir. De plus, les mots n’étaient pas vides. Les mots « sonnaient » vrais et l’art les rendaient réels :
La ville de la lumière ne tombera jamais dans l’obscurité.
Elle est ballotté par les vagues, mais ne coule pas.
Toute personne lisant ces mots, astucieusement présentés, a reconnu dans ces œuvres d’art quelque chose qui allait au-delà des paroles. Cet art proposait, et faisait allusion, à un espoir de rédemption qu’ils désiraient dans leur cœur. Un désir qu’ils savaient être vrai quelque part dans leurs âmes. L’art était une allusion.
Quel réel espoir cet art a-t-il donné? Quelle partie de cet art était réellement tourné vers le Rédempteur ? Je ne suis pas tout à fait sûr. Mais j’ai vu un art qui reflétait une lumière, même faible, dans une ville faite d’obscurité.
Mon point de vue sur la ville de New York a changé depuis l’époque où me trouvais dans la crainte de sa culture. Dans l’espoir de trouver dans la culture et l’art des échos distants de la gloire de Dieu, j’ai cherché, et trouvé un grand Dieu qui faisait de la ville quelque chose de glorieux. Sa propre œuvre d’art. La ville dans son ensemble est devenu l’art montrant la bonté de la création, le brisement de la chute et l’espoir de la rédemption apportée par Jésus-Christ. L’histoire de la rédemption est devenue plus facile de voir et à imaginer grâce à cet art.